Cartographie des émissions naturelles de radon et gamma

Notre environnement est marqué par la présence de nombreux toxiques, polluants et contaminants qu’ils soient d’origine naturelle ou anthropique et qui ont été largement mis en évidence depuis plusieurs années. C’est notamment le cas pour la radioactivité, qu’elle soit d’origine naturelle, naturelle modifiée ou renforcée par l’action des être humains (exploitation minière, géothermie, …) ou bien artificielle. Cependant, l’exposition des personnes à ces aléas est souvent mal connue faute de données précises sur l’intensité, les modes et la durée d’exposition. En France métropolitaine, l’individu « moyen » est principalement exposé à l’inhalation des descendants du radon (32% de l’exposition globale) et à l’exposition externe qu’elle soit tellurique ou cosmique (respectivement 14% et 7%). Ces deux expositions représentent plus de 50% de l’exposition moyenne en France (le médical représente 35%, l’alimentation 12%).

Les capteurs radon et flux de rayonnement gamma développé dans le cadre de TERRA FORMA sont le prolongement des travaux de recherche en instrumentation du LPCA (Laboratoire de Physique de Clermont Auvergne) qui ont conduit à la conception de prototypes. Il s’agira ici de développer des capteurs spécifiquement destinés à être portés en permanence par des personnes volontaires en vue d’une mesure fine de leur exposition. Ces capteurs seront géolocalisables, de grande portabilité, autonome et dotés d’un interfaçage facile pour le rapatriement des données.

  • La mesure du radon a une très longue histoire marquée par de nombreux développements instrumentaux qui reflètent la diversité de l’intérêt scientifique et sanitaire porté à ce gaz. Depuis quelques années, la métrologie du radon par des capteurs passifs ou actifs s’est beaucoup développée avec la mise en place de la réglementation sur l’évaluation du risque radon dans les Établissements Recevant du Public et la transposition de la Directive Euratom 2013/59. Les capteurs actifs à faible coût développés par les principaux constructeurs sont cependant principalement destinés à effectuer des mesures statiques dans les milieux confinés (lieu de vie, de séjour du public, …) et ne permettent pas d’enregistrer des fluctuations rapides (<15 minutes) ni de géolocaliser la mesure. Il s’agit donc de développer un capteur actif capable de mesurer des fluctuations rapides de la concentration en radon dans l’air (10 à 15 minutes) - les gammes ciblées vont de 100Bq/m3 à 1000Bq/m3 ;
  • De nombreux outils de terrain ont été développés pour détecter les rayonnements gamma initialement issus de la prospection minière et donc destiné à des professionnels. Après l’accident de Fukushima, des démarches de sciences participative (SAFECAST, OpenRadiation) basées sur la mesure de flux de rayonnement gamma géolocalisé a permis l’établissement d’une cartographie participative. L’outil utilisé (compteur Geiger) présente cependant des limites (forte sensibilité à l’orientation dans l’espace, grand nombre de répétitions de mesures), ce qui rend complexe la cartographie fiable de territoires ruraux ou à faible densité de population. Le développement proposé consiste à adapter un détecteur plus performant en ajoutant les modalités de communication simple avec un dispositif de rapatriement des données.

Ces capteurs permettront de mettre en place ou améliorer les démarches de sciences participatives et contribueront à transformer les personnes volontaires en acteurs de la recherche sur ces toxiques, polluants et contaminants.

Thématique : Biodiversité , Pollution

Références : Baskaran. 2016. Radon Measurement Techniques in Radon : A Tracer for Geological, Geophysical and Geochemical Studies. DOI




Crédit Photo. F. Albert TERRA FORMA

Mis à jour le 20 mars 2024